SABLES D'OR LES PINS - rando du 10/11/2011
Par MCG65-GANDI le vendredi 11 novembre 2011, 23:21 - RANDOS - Lien permanent
SABLES D'OR LES PINS... C'est toute une histoire.
Elle commence fin 1921, lorsque Roland BROUARD, marchand de
biens, agent immobilier de Saint Malo, reste stupéfait devant la beauté de la
grève de Minieu. Il achète les terres côtières "sauvages" dans
le but d'édifier une station balnéaire luxueuse. Le projet est démesuré: une
avenue principale de largeur inhabituelle, de nombreux hôtels, de belles villas
bâties en granit bleu extrait de la vallée du Pont Philly, en
grès d'Erquy ou en béton armé, d'un casino, d'une ligne de chemin de fer
(Yffiniac-Matignon), d'un terrain de golf, de tennis... Des rallyes
d'automobiles, des courses de chevaux, des concerts et des galas font la
renommée de cette station. Rivalisant avec La Baule et Deauville, elle obtient
le label "Station Climatique" en 1927.
Mais, cette "villégiature de rêve" ne durera pas...La crise de 1929 arrive...
le krach boursier du 25 octobre 1929 ruinera le fondateur,
Roland BROUARD. Il décède en 1934, laissant derrière lui une œuvre
inachevée.
La clientèle aisée (financiers et industriels parisiens) déserte les lieux. La
station s'endort.
Voici un extrait de "Sables d'Or Gazette" 1926:
Brouard vaillamment se prénomme
Roland mais sans sonner du cor
On le vit faire aux Sables d'Or
Un travail digne d'un surhomme
Aussi dans son brillant décor
Rien ne doit entraver l'essor
Du coin que déjà l'on renomme.
Après la Seconde Guerre mondiale, le développement de la station repart dans
l'esprit d'une station familiale.
Une nouvelle impulsion nait en 2006. L'avenue principale est réaménagée: des
espaces verts et floraux, des allées piétonnes... Les 13 et 14 juillet
2007, inauguration de la nouvelle station.
Lors de notre promenade, nous avons rencontré la rivière et la mer.
Situées dans un cadre verdoyant, les rues se nomment "Allée des Ajoncs, des
Genêts d'or, des Bruyères... Elles nous mènent au Théâtre de
Verdure, qui était le cadre naturel des rencontres mondaines des
"Élégantes".
En longeant la rivière "L'Islet", nous avons découvert le
Moulin de Montafilan qui a conservé sa retenue d'eau. Un
second moulin, "La Hunaudaye", en ruines, moulait 600 quintaux
de céréales par jour.
Au fait, savez-vous, d'où viennent les expressions
" Y entrer comme dans un moulin" ?
Les machineries du moulin faisaient un tel vacarme que l'on pouvait y entrer
sans que le meunier s'en aperçoive.
"Apporter de l'eau à son moulin" ?
Les moulins situés en contrebas dépendaient de celui qui était près des
écluses. En cas de dispute, il suffisait que le meunier ferme les écluses pour
priver de travail les autres meuniers.
Les moulins ne fonctionnent plus. Le calme baigne dans cette vallée où, parfois
les sentiers sont étroits et escarpés. Mais, heureusement, il y a toujours un
randonneur qui a un parapluie. A quoi sert-il ? A sortir les châtaignes de
leur bogue ? Non, pas cette fois-ci; nous n'avons pas utilisé la pointe du
parapluie mais... la crosse, qui a rendu service à
plusieurs...
Nous rejoignons l'estuaire de L'Islet; sa flore se compose de salicorne, de
lavande de mer aux fleurs rose-violacées (hélas, nos yeux n'ont pu admirer ce
beau tapis coloré car elles étaient fanées). A basse mer, cette végétation
devient zone de repos et d'alimentation pour les goélands. Au nord, se dresse
une flèche dunaire, vestige de l'immense espace sableux
qu'était la grève de Minieu.
Nous voici sur la plage; nous foulons un sable très fin, un sable
"d'Or" qui a fait naître une légende. L’Îlot Saint
Michel, situé au large, sur le territoire d'Erquy abritait autrefois
un trésor. Il fut englouti par les flots qui éparpillèrent les lingots d'or
qu'il cachait. Le ressac transforma les lingots en sable qui s'étala dans les
replis de la côte.
Terminons par ces 2 poèmes qui résument à la perfection notre
circuit "Entre terre et mer":
" Les bois que l'on voit
Onduler sur la plaine
Et moutonner dans l'air
Pareils aux flots mouvants
Et féconds de la mer." d' O.L Aubert
"Moi, je mettrai sur une plage
Du sable fin, des coquillages,
Des brises fraîches, puis encore
Tout le parfum qui m'accompagne
Et ce paradis de Bretagne
S'appellera les Sables d'Or." de R. Gérard
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