A la découverte du PAYS BASQUE
Par MCG65-GANDI le vendredi 21 décembre 2012, 22:23 - SEJOURS - Lien permanent
Mi-septembre, 48 Randonneurs Castins prennent le car qui les mène dans le
Pays Basque.
Ce pays se compose de 7 provinces:
4 provinces espagnoles et 3 provinces françaises (Le labourd, La Basse Navarre
et La Soule).
Arrêtons-nous à la province "Le Labourd" où nous séjournons
une semaine.
Cette province est très riche en villages typiques: maisons labourdines
traditionnelles, frontons, églises ..., en villes et stations balnéaires sur "
La Côte d'Argent", qui s'étend de Biarritz à Hendaye.
Nos coups de cœur
SARE
C'est un village idyllique pour
les amoureux de la randonnée. Grâce à cinq circuits pédestres organisés par des
guides , nous le découvrons.
Sa situation géographique - 26 kilomètres de frontières - et le caractère de
ses habitants lui ont valu le titre de "Mecque de la contrebande".
Il est entouré de montagnes (Atzuria, La Rhune) et situé à 14 kilomètres de la
mer (St Jean de Lutz). Il bénéficie du label des plus beaux Villages de
France.
Au cœur du village, l’église St Martin, majestueuse avec sa
tour à cinq étages est entourée de l'ancien cimetière aux étranges stèles
discoïdales.
A l'intérieur, trois étages de
galeries en chêne sculpté et les balustres en bois tourné.
Sur le clocher une inscription basque rappelle que
"Toutes les heures blessent l'homme, la dernière tue".
Près de l'église, le Fronton où on pratique la "Pelote
basque".
En empruntant le chemin des contrebandiers balisé par "le pottok bleu" (le
petit cheval bleu), nous observons quatorze oratoires qui sont des édifices
religieux dédiés à un saint (St Ignace, St Eloi, St Pierre ...).
Pourquoi? A la
suite des vœux formulés, au XVIIème siècle, par les marins pêcheurs.
Une voie médiévale, "Galtzada", qui, autrefois était une
route, est aujourd'hui un sentier où démarrent de nombreuses randonnées.
De nombreux ponts dont le pont romain
réservé aux piétons, des anciens lavoirs restaurés ...
En s'engageant dans un chemin de terre
ombragé et escarpé, nous atteignons le sommet "Suhalmendi"
(300m d'altitude).
Difficile cette
montée ... par grande chaleur. Qu'importe! Nous bénéficions d'un très beau
panorama sur la baie de St Jean de Luz et le village de Sare.
A Sare, il y a des maisons labourdines. Pour découvrir leur
architecture, nous visitons Ortillopitz, maison basque
authentique construite sur les hauteurs de Sare, en 1660, au centre d'un
domaine de plusieurs hectares.
La maison basque ou etxea (prononcez etchéa) est porteuse
d'une tradition. La vie sociale et politique s'organisait autour de l'etxea.
Elle devait être transmise intacte, indivise au sein de la famille. Elle se
transmet en totalité à un seul héritier, le plus souvent l'aîné. Il est le
"Maître de maison" en tant qu'héritier d'une "maison de Maître".
Elle représente
l'importance des liens qui unissent les familles autour de ce bien précieux.
Encore aujourd'hui, des familles entières portent les noms des maisons. Par
exemple, la famille de Etxeberria c'est-à-dire de la maison neuve.
Elle est construite face au soleil levant. Sa façade blanchie à la chaux
contraste avec le rouge foncé des colombages. Pourquoi cette
couleur? A l'origine, les marins rapportant les fonds de pots de peinture de
leurs bateaux, utilisaient les restes pour badigeonner les pans de bois de leur
maison. Certaines ont leur colombage vert foncé.
Généralement, l'encadrement de la porte est en pierres de taille, le porche est
profond et le toit en tuiles romaines rouges.
Nous entrons dans le
lorio ou large vestibule; un escalier nous conduit dans une
vaste cuisine, les chambres. A l'étage supérieur, le grenier où les matériaux
d'autrefois y sont présents. Au plafond, sont suspendus des piments.
A la fin de la
visite, le guide -d'un geste rituel- nous offre un verre de cidre, la boisson
des basques.
Les champs sont clôturés de hautes pierres plates, les
lauzes qui sont enfoncées dans la terre (60 cm de profondeur)
et alignées les unes à côté des autres.
La forêt de Sare est remarquable par ses chênes
têtards. Avec le temps, l'arbre prend une forme torturée
étonnante.
Située au pied du col de Lizarrieta, cette forêt est un
lieu de départ pour le circuit des Palombières.
Dirigeons-nous vers ce col...Plusieurs palombières qui sont les témoins d'une
pratique immémoriale de chasse à la palombe ou pigeon ramier.
C'est un oiseau migrateur qui franchit les cols pyrénéens à l'automne. La
chasse traditionnelle en palombières utilise la ruse pour faire poser le vol de
palombes autour d'une cabane perchée dans les arbres, dans laquelle sont cachés
les chasseurs à l'affût.
Circuit sur les flancs de La Rhune.
Après une longue montée, un
plateau herbeux puis une rude montée caillouteuse, nous atteignons la
Chapelle d'Olhain (600m).
Ce lieu pourrait avoir été le refuge d'un ermite entre 1793 et 1813. Cette
chapelle est entourée par les ruines d'une redoute,dite Louis XIV, de forme
pentagonale dont deux côtés font plus de 25 mètres. Les redoutes qui sont
nombreuses dans cette région sont des vestiges de la campagne des Pyrénées
Occidentales (1794) et des guerres de l'Empire.
A partir des Grottes de Sare, une randonnée transfrontalière
rejoint la montagne Atzuria ou Pena Plata (Roche blanche).
Elle doit son nom aux plaques de mica qui brillent au soleil.
Au col Akoka, existe une bergerie "Loretxoa",
aménagée en bar-restaurant. Sur une pierre est gravée les paroles d'une chanson
qui s'intitule "La petite fleur".
LA RHUNE
Située à 905
mètres d'altitude, La Rhune est la montagne sacrée du pays
basque. C'est l'impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III qui fit
de La Rhune, un lieu célèbre quand elle organisa, en 1859, une excursion.
A la gare du
col de St Ignace, nous montons dans le petit train à
crémaillère (construit en 1924) qui nous emmène au sommet. Trente-cinq minutes
de trajet et l'horizon se présente sur 360°. Quelle chance! Nous bénéficions
d'une bonne visibilité. C'est un panorama exceptionnel avec vue sur la côte du
littoral et la montagne espagnole.
En flânant sur le sommet, nous apercevons quelques habitants: le
pottok (prononcez potiok), petit cheval (moins de 1m30) à robe
noire ou brune vivant en liberté, la manech, brebis à
tête rousse dont le lait est utilisé pour le fromage du pays, le
Vautour Fauve, rapace emblématique de la chaîne
pyrénéenne.
Des Ventas ou boutiques accueillent les touristes.
Au retour, nous contemplons les pottoks et les manechs qui paissent sur le
massif.
AINHOA
Célèbre par son église construite en grès rose et abritant un beau
retable. C'est une merveille lorsqu'il est éclairé.
Le cimetière
offre un exemple de l'art funéraire basque: les stèles discoïdales avec motifs.
Sur certaines le lauburu ou croix basque qui signifie quatre
têtes. C'est un signe solaire symbolisant les quatre éléments de la vie: la
terre, l'eau, l'air et le feu.
ARCANGUES
Luis Mariano y a vécu; il repose dans le cimetière de ce
village depuis juillet 1970.
Que chantait-il sur le Pays Basque?
"Il est un coin de France
Où le bonheur fleurit,
Où l'on connaît d'avance
Les joies du paradis,
Et quand on a la chance
D'être de ce pays
On est comme en vacances,
Durant toute sa vie ..."
BAYONNE
Située au confluent de la Nive et de
l'Adour, Bayonne, ville fortifiée depuis plus de quinze
siècles, est la capitale du Pays Basque.
Elle comporte 2
principaux quartiers:
le Petit Bayonne qui accueille le musée basque et le musée
Bonnat.
le Grand Bayonne qui est la partie la plus ancienne avec la
cathédrale gothique Sainte Marie ou Notre
Dame, le Château-Vieux et les
remparts construits par Vauban.
En visitant la
cathédrale, nous remarquons les couleurs variées des peintures murales et des
vitraux des chapelles absidiales. Son cloître, qui est l'un des plus grands de
France, est toujours un lieu de manifestations culturelles.
Bayonne a un
patrimoine architectural exceptionnel.
BIARRITZ
En entrant dans
cette ville, notre regard se porte sur un phare qui domine la
mer (73 mètres au dessus du niveau de la mer).
Au XIème siècle,
Biarritz était un port de pêche à la baleine. puis, à partir de 1784, les bains
de mer sont à la mode. Au milieu du XIXème siècle, Napoléon
III fait construire un palais pour l'impératrice
Eugénie, tombée amoureuse du site, Elle a transmis sa passion pour les
bains.
L’empereur aménage
le Rocher de la Vierge qui est relié à la terre par une
passerelle.
Quelques randonneurs profitent des joies de la baignade.
Visite du Musée du Chocolat qui nous plonge dans la forêt
tropicale vénézuélienne pour mieux comprendre la culture du cacao. Vue sur les
ateliers de fabrication, la collection de machines du siècle dernier, les
anciennes publicités ... Nos papilles sont récompensées ... par une dégustation
de chocolat chaud. Un vrai délice!
CAMBO-LES-BAINS
Le microclimat a séduit des personnalités: l'impératrice Eugénie, Sarah
Bernhardt, Edmond Rostand ...
Atteint d'une pleurésie, Edmond Rostand (auteur du roman
Cyrano de Bergerac) se rend à la station thermale de Cambo-les-Bains. Charmé
par le site, il élabore le projet et la construction de la villa
Arnaga, "son poème de pierre et de verdure".
Nous sommes
extasiés par la riche décoration de cette villa. Un décor pensé en couleurs, en
poèmes ...
Voici le détail de la frise ornant l'office:
"Vous prenez un melon, de Honfleur, pour le torse.
Pour les deux jambes, deux asperges, d'Argenteuil.
Pour la tête, un piment, de Bayonne. pour l’œil,
Une groseille, de Bar-le-Duc. pour la queue,
Un poireau, de Rouen, tordant sa gerbe bleue.
Pour l'oreille, o Soissons! un petit haricot.
Ça y est. C'est un coq !"
(extrait de Chanteclerc - Acte 1, scène 2)
Bien qu'inspiré
des fermes du Labourd, la villa s'ouvre de tous côtés pour prendre le soleil et
communiquer avec l'extérieur. Que voit-on? Un jardin à la française et un
jardin à l'anglaise qui nous invitent à l'admiration et à la rêverie.
ESPELETTE
C'est une petite escapade pimentée. La spécialité locale est la culture du
piment rouge. Venu du Mexique, il débarque avec Christophe
Colomb en France.
En 1650, retrouvant le climat de ses origines, le piment prend racine autour
d'Espelette. Séché traditionnellement, en cordes, sur les façades des maisons,
le Piment d'Espelette est reconnu comme l'un des emblèmes du pays Basque.
Une recette facile :
Moules à la crème
Ingrédients pour 6 personnes: 2 litres de moules de bouchot,
50g d'oignons, 50g d'échalotes, 6 gousses d'ail haché, 30g de chapelure, 1dl de
crème épaisse, 1dl de vin blanc sec, 1 piment d'Espelette coupé en lanières,
une pincée de piment d'Espelette en poudre, persil.
Préparation: Laver les moules, les mettre dans une grande
casserole (deux fois le volume). Mettre tous les ingrédients sauf le piment en
lanière et et la moitié du persil. Poser la casserole avec un couvercle sur le
feu vif et porter à ébullition, éteindre le feu et laisser deux minutes. Servir
dans un plat de service creux, parsemer avec le persil réservé et les lanières
de piment d'Espelette.
Bon Appétit !
SAINT-JEAN-DE-LUZ
Suivons l'itinéraire proposé. Tout d'abord, le port de
pêche.
La baie de St Jean de Luz est la mieux protégée de la côte basque.
Ceci a favorisé sa vocation de port de pêche et de base de corsaires. Les
pêcheurs furent parmi les premiers à affronter les rigueurs de Terre-Neuve à la
pêche à la morue. Ensuite, ils se reconvertiront dans la sardine et le thon.
Mais, le déclin de cette activité fait disparaître les conserveries.
Actuellement, ils pêchent sur le littoral l'anchois et le merlu.
Le port est bordé de maisons d'armateurs du XVIIème siècle et d'un monument
remarquable, dans un style italien, la maison de l'Infante.
Reprenons notre
marche en direction du cœur de la ville.
Sur la place Louis XIV, à côté de la mairie, nous apercevons
une belle demeure,construite par un riche armateur. C'est là qu'en 1660, vécut
Louis XIV. C'est une demeure privée et toujours habitée.
L'église
St Jean Baptiste possède un retable avec 20 statues de bois doré. Dans
la nef est suspendu un navire sur lequel figure la mention: "A l'impératrice
Eugénie".
C'est dans cette église que Louis XIV épousa l'Infante d'Espagne, Marie Thérèse
d'Autriche, le 9 juin 1660.
Ensuite, c'est le
bord de mer. Trois digues colossales: Socoa,
Harta, Ste Barbe (XIXème siècle) existent
pour protéger la baie de la violence de l'océan. Elles sont régulièrement
entretenues.
En se baladant
dans les rues commerçantes, certains (es) se sont laissés tenter par quelques
gourmandises en passant devant la Maison Adam. Que de belles pyramides de
macarons légers et moelleux "Grand siècle"!
(En effet, les premiers furent créés pour le mariage de Louis XIV).
D'autres chaussent
de véritables espadrilles basques
ou font un tour
au marché aux Halles pour humer les odeurs de fromages, goûter le gâteau basque
à la confiture de cerises...
Pendant ce séjour très agréable et enrichissant, nous avons
pris le temps de partir sur les flancs de montagne, de respirer l'air
marin.
Cette région
typique marie parfaitement l'enracinement (côté terre) et l'évasion (côté
mer).
N'oublions pas la devise de SARE
Aperçu en images (cliquez pour agrandir)
Plus de photos > voir l'album
correspondant
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Commentaires
Bravo!
Je n'aurais pas fait mieux!!!
quel beau reportage, on a envie d'y repartir !!!
VIVE " ESCULDUNA"
beau travail
a bientot
Bel article!
Beau reportage, tres représentatif de la région!